Hpa-an

Bien reposés après le rocher d’or, nous allons acheter notre billet de bus pour Hpa-an, une petite ville au milieu des montagnes karstiques et des rizières. Billets en poche, on demande le quel des 2 bus devant la petite échoppe nous devons prendre. On sent le regard de la vendeuse glisser par-dessus les 2 bus pour s’arrêter sur… un petit véhicule genre fourgonnette avec deux banquettes à l’arrière. On se dit qu’à ce prix-là, on aurait mériter l’un des grands bus, mais bon, on a surtout envie d’aller à Hpa-an.

On embarque donc, puis, quand on est plein, on nous demande de nous serrer pour rajouter 3 personnes… Il n’y a que des locaux et on commence à trouver ça vraiment marrant! Après une demi-heure de route, on s’arrête dans un village ou l’on nous demande de descendre avec nos bagages pour rembarquer à bord d’un véhicule similaire, le tout sous l’indication “no money, no money, ok”, car ils s’arrangent entre eux pour payer la suite du voyage. On répétera l’opération une fois et arrivons finalement à Hpa-an vers 14h.

On tente l’hôtel recommandé par notre guide, complet, puis celui le plus proche, qui s’avère très bien (simple, mais bon marché). On sort manger, rentrons nous doucher et rencontrons un Français avec qui nous parlons bien une heure des bons plans du coin et de la Thaïlande qu’il visitera ensuite. Nous ne ressortons finalement que pour visiter la pagode de la ville au bord du fleuve au coucher du soleil et pour un petit tour du marché de nuit.

Les bateaux amènent les marchandises au marché en fin d’après-midi

Le lendemain, nous louons un scooter pour visiter les grottes de la région, dont certaines sont impressionnantes! Elles sont remplies de bouddhas, de stupas et autres constructions religieuses, mais elles sont aussi pour la plupart carrelées… ce sont donc de grandes salles de bain rituelles sous d’immenses voûtes de roche décorées de milliers de micro bouddhas.

Grotte sacrée de Ya Thae Pyan

Nous visitons également un monastère au milieu d’un lac asséché, juchée sur un rocher à la statique improbable.

Le monastère de Kyauk Kalap dans ce qu’il reste du lac

Après le repas de midi, on rentre à l’hôtel pour éviter les heures les plus chaudes et pour prendre nos maillots de bain, puis visite des grottes de Kaw Ka Thawng, escalade de l’éperon rocheux qui les surplombe et petite baignade dans une “piscine” locale où les ados s’ébrouent. Notre présence a tout de même un certain succès…

Au sommet de l’éperon rocheux, Kaw Ka Thawng

En fin de journée, dernière grotte, la plus grande, au milieu des rizières durant le coucher du soleil.

Coucher de soleil sur les rizières, Saddan

Le retour en scooter de nuit est par contre un peu plus scabreux, car les lunettes de soleil, nécessaires pour ne pas se prendre les insectes à 60km/h dans la rétine, sont bien sombres… Mais nous arrivons vivants!

Le lendemain matin, Neus souffre d’une légère indigestion car le curry est bien épicé et nous renonçons à gravir le mont Hpan Pu voisin avant de prendre un bateau pour Mawlamyine.

Kyaiktiyo

On se lève le matin avec l’idée en tête de quitter Yangon, un peu trop harassante. Une Finlandaise avec qui nous papotons au petit-déj’, nous indique que, pour prendre le train, il faut prendre son billet dans un bâtiment peu probable sur la route principale à peu près au niveau de notre hôtel. Nous nous y rendons et, l’air probablement un peu perdus, un habitant nous demande si nous cherchons à prendre un train: nous lui répondons que oui et il nous indique de le suivre. Après 10 minutes de marche en revenant sur nos pas, on arrive… à l’échoppe de son pote pour acheter des billets de bus. On tente de lui dire que nous n’en voulons pas, mais le bus est tellement plus rapide, et confortable, et ponctuel, et … on met bien 10 minutes à lui dire que non, nous ne prendrons pas son bus!

Retour donc à notre point de départ et, en face de l’endroit où nous avions rencontré notre “guide”, entre 2 tôles ondulées cachant des étales de marché, on distingue dans l’ombre des guichets peu invitants. Et pourtant l’un d’eux, sur la vingtaine, est ouvert. Résultat des courses, le train du matin part à 7:15 et celui du soir à 21:00, et nous vivons les 9:00 environ… On décide donc de s’en remettre à notre hôtel et d’y acheter un billet de bus qui part à 12:00.

On arrive vers 15:30 à Kinpun, le village de base au pied de la montagne au rocher d’or. On pose nos affaires à l’hôtel et décidons de prendre le jour même un pick-up (plutôt un camion couvert) dans lequel embarquent 40 personnes pour l’ascension des 11km qui nous séparent du sommet. C’est un peu les montagnes russes sur la route, mais nous arrivons en 45 minutes.

La montée en pick-up de Kinpun à Kyaiktiyo

Lieu de pèlerinage pour tout bon Birman et étant un samedi, le site est bondé de locaux qui peuvent dormir sur place. Nous visitons ce site majestueux en bonne compagnie donc et le poster du National Geographic qui a trôner dans ma chambre d’adolescent paraît bien loin… Mais le rocher d’or avec les montagnes verdoyantes en toile de fond est magnifique!

Kyaiktiyo, le rocher d’or

On soupe sur place d’excellentes nouilles sautées, redescendons vers 18:00 avec le dernier pick-up et pensons que nous pouvons déjà partir le lendemain pour la suite.

Yangon

Nous atterrissons en milieu d’après-midi à Yangon. Un taxi nous emmène au centre-ville et nous découvrons la métropole birmane. Nous constatons d’abord un aspect positif de la colonisation, puisque de grandes avenues plantées d’arbres s’ouvrent ici et là sur de grands parcs. La ville nous paraît aussi plus propre que ce que l’on a expérimenté en Thaïlande. Par contre le trafic est une horreur, appliquant à l’extrême la logique du plus gros d’abord, quitte à bloquer toute une rue (un petit air de Lima poussé au max…).

Le taxi nous dépose à la gare ferroviaire, un grand bâtiment colonial à l’allure post-apocalyptique et tout proche de l’hôtel que nous avions réservé. La rue de notre hôtel est toute étroite, alors que les façades sont jonchées d’enseignes de toutes les formes et toutes les couleurs: on met du temps à trouver notre hôtel!

Ayant la fin de l’après-midi devant nous, nous nous rendons à une pagode au bord du fleuve, en passant par un marché et devant le Ministers Office, un imposant bâtiment colonial en très mauvais état.

Un des marchés de Yangon

Une fois à la pagode, nous découvrons “l’impôt sacro-militaire”, à savoir un droit d’entrée réservé aux étrangers dans les lieux touristiques au prix complètement exorbitant. La visite de la pagode nous permet pour la première fois d’entrer dans un chedî (le chou à la crème pointu au centre d’une pagode), un espace en étoile tout doré, que les temps modernes ont un peu ravagé (grillage pour éviter que les gens ne touchent l’or des murs, installation de la climatisation).

Paya Botataung, l’or à la lampe à sodium…

Nous terminons la journée au marché de nuit et au parc de l’indépendance, dans un ambiance familiale hyper-sympa.

Parc de l’indépendance

Le lendemain, visite de l’emblématique Paya Shwedagon et, pour la première fois, nous décidons d’accepter une visite guidée: une excellente introduction à la religion et à l’histoire du lieu, que nous regrettons de ne pas avoir faite en Thaïlande.

Notre guide, Tun Min Oo

On apprend aussi quel pilier planétaire nous correspond en fonction de notre jour de naissance: je suis un éléphant et Neus un dragon (et le guide nous confirme que c’est un good match…).

Pilier planétaire du samedi pour Neus

La chaleur devenant rapidement écrasante, nous passons l’après-midi au People Park, entre un petit lac aux rives ombragées et un centre d’attractions où il est drôle de voir les jeunes (presque adultes) prendre les carousels de notre enfance avec toujours autant d’entrain.

Au milieu du parc d’attraction, une dédicace à mon cher Dimi! (l’avion, je précise 😉

Quand la chaleur redevient supportable, on tente de visiter le Musée national (déjà fermé à notre arrivée), Neus s’achète une sorte de jupe à la boutique du musée, puis nous faisons la balade d’architecture coloniale proposée par la Lonely Planet. Bien que proches de la ruine, ces bâtiments emblématiques d’un passé peut-être pas très glorieux pour les Birmans, sont incroyablement recouverts de végétation ou sont rénovés un peu kitshement pour devenir de grands hôtels.

Le tribunal régional de Yangon

Après avoir demandé où je pouvais trouver un barbier (car il faut admettre que les asiatiques imberbes n’en font pas fleurir), nous finissons dans le quartier musulman où je me fais refaire la face parmi les barbus du coin ;-).

Nous terminons notre journée un peu exténués de cette ville un peu trop agitée…

Sawat di khrap – Min ga lar bar

Nous voici à la fin de notre séjour en Thaïlande. Nous y repasserons pour passer du Myanmar au Laos, et laissons le triangle d’or et la région de Chiang Rai pour plus tard.

Nous prenons un vol charter entre Chiang Mai et Yangon, dans un petit coucou à hélices.

Le trajet ne dure que 2 heures, et nous survolons d’impressionnantes étendues de rizières, baignées par de larges fleuves. A notre arrivée, nous devons décaler nos montres de… 30 minutes (et oui, les fuseaux horaires à la demi-heure, ça existe).

Chiang Mai

Nous prenons un bus entre Sukhotai et Chiang Mai. Arrivant en fin d’après-midi, nous profitons pour faire un premier tour de ville qui s’avère… très décevant! Ayant entendu parler et ayant lu les louanges de tranquillité et d’authenticité de la “capitale” du nord, il s’avère que la ville ressemble plus à un conglomérat de bars et restaurants se targuant d’American Breakfast & Thai Food le long de rues saturées en tout (piétons, véhicules, rabatteurs, etc.)… Les thaïs semblent vivre ailleurs, car aucune enseigne ne répond à autre chose qu’aux “routards”.

Mais il faut souligner toutefois un point: Chiang Mai est probablement la capitale du design et de l’architecture contemporaine en Thaïlande. Tous les bars, restos, hôtels, etc. affichent une certaine recherche en matière esthétique et certaines réalisations sont même assez réussies.

Une guesthouse pleine de lampions

Nous partons le lendemain matin pour une virée moto dans le nord, en direction de Pai et Soppong.

A notre retour 3 jours plus tard, nous rendons la moto et allons souper dans un endroit qui, enfin, évoque les qualités promises de la ville. Un restaurant avec une sorte de terrasse dans laquelle s’écoule un petit ruisseau (artificiel, il ne faut pas exagérer) et proposant des plats typiques mais bien cuisinés. Un bon moment à siroter une bière dans la fraîcheur relative de la nuit tombante. Et nous découvrons petit à petit les petites ruelles qui relient les grands axes, quasi sans trafic et parfois décorées par des touristes improvisés peintres. Nous nous réconcilions donc avec Chiang Mai…

Et puis un peu moins drôle sur le chemin du retour à l’hôtel, un bruit strident, un crissement de pneu puis le triple salto latéral d’une touriste qui vient de se prendre un scooter un peu rapide qu’elle n’a pas vu venir. Rapidement les gens accourent autour des 2 protagonistes, qui se lèvent rapidement, mais elle semble souffrir des jambes. Nous décidons de partir car très rapidement trop de gens s’en mêlent et nous ne sommes d’aucune utilité. Finalement, heureusement que nous avons vu ça après notre virée, car je n’aurais probablement pas été aussi à l’aise pour conduire après avoir vu ça!

Le lendemain, direction les champs: nous nous sommes inscrits à un cours de cuisine thaïe qui a lieu dans une ferme des environs. Nous nous retrouvons à 8 dans ce qui est davantage un équipement de cuisine avec jardin qu’une véritable ferme, mais le lieu est charmant et nous passons la journée à couper, piler, assaisonner, cuire, rouler, frire, dresser et surtout… manger! Autant dire que nous rentrons le vendre plus que tendu!

En fin de journée, on se met de corvée lessive et renonçons même à souper, faute d’appétit.

Merci Emilie pour la corde à linge!