Coober Pedy

Après avoir bien commencé notre découverte de l’Outback aux Flinders Ranges, nous devons rebrousser chemin jusqu’à Port Augusta (on y dîne et surtout faisons le plein de bouffe pour la traversée de l’Outback), car notre contrat de location nous interdit d’emprunter les routes non asphaltées.

Nous passons la nuit à une centaine de kilomètres au nord de Port Augusta, au bord d’un lac… plutôt sec. Mais on y bénéficie d’une vue à 360° sur l’immensité, le vide, la perte de vue, bref, ça commence même à faire un peu d’effet. On rencontre aussi de plus en plus de retraités en route vers le nord (l’un d’eux me demande même que je lui envoie mes photos par e-mail ;-)).

Une île à sec

Le thé du matin à contre-jour (et à basse température)

C’est parti pour 10 jours là dedans

Le lendemain, nous commençons par la visite de Woomera, un ancien centre de recherche aérospatial (y compris armement), sorte d’Area 51 australienne.

Des morceaux de fusées, de missiles, d’avions

On poursuit par une halte à un lac, bien mouillé lui, mais d’eau salée. On dirait de la neige (ou des pellicules, comme me l’a élégamment demandé mon frère sur FB) et c’est incroyable de voir de l’eau dans ce décors. En plus, le sel ayant cristallisé, nous ne laissons pas d’empreinte et le paysage est immaculé.

Lac Hart

Des structures mystérieuses à fleur de sel

On poursuit ensuite notre route directement vers Coober Pedy, une ville souterraine issue de la ruée vers l’opale.

Popote sur la route, on commence à profiter de la chaleur

On visite les éléments phares de la ville: d’anciennes mines d’opale, des églises creusées dans la roche et une maison creusée par des femmes. Un sentiment ambigu de claustrophobie et de protection vis-à-vis du climat extérieur (s’il fait 22°C en hiver, on imagine l’été) s’en dégage. La ville est aussi plongée dans une atmosphère particulière, puisque la plupart de son animation est souterraine.

La ville a aussi servi de décors de cinéma

Des outils plutôt bricolés

La chambre des premiers mineurs (reconstitution)

Ou les chambres contemporaines plus cosy

Le Blower, ou un gros aspirateur à cailloux

Un détail du véhicule, en pensant à mon père à Kaufdorf

Serbian Orthodox Church, une merveille!

Quand on creuse, il faut bien inventer le clocher

Les taupes au travail autour de la ville

On découvre aussi l’autre Australie, celle des Aborigènes embrumés qui errent devant la station-service, les 2 centres qui leur sont destinés: la désintoxication alcoolique et le centre de jour. L’explication de la maison creusée par des femmes héroïques omet aussi un détail que l’on découvre dans un article de presse exposé dans la demeure, à la fin de la visite: les femmes auraient commandé l’ouvrage, mais ce sont les Aborigènes qui l’auraient creusé. Un vague sentiment dérangeant face au déboire de cette population.

Après près de 2 jours dans l’opale, on se remet en route pour le nord, en direction d’Uluru, en espérant y rencontrer des Aborigènes mieux lotis.

Flinders Ranges

Un léger raz-le-bol s’installe et on ne sait pas trop comment en sortir, sinon en continuant vers de nouveaux horizons. On se réjouit de l’Outback, de ses décors grandioses et de sa relative chaleur surtout!

On fait une halte au Mont Remarkable pour une petite randonnée. Il s’avère que c’est le paradis du mountain bike, et on s’adapte: petite virée en vélo, bien que nous ne soyons pas vraiment experts de ce type de cyclisme. Mais je vais bien aimé et Neus… suivra pour me faire plaisir, mais on peut pas dire qu’elle s’impatiente de refaire 😉

Ça grimpe…

Et ça redescend… Lausanne au naturel, quoi!

On continue ensuite vers les Flinders Ranges, laissant sur la route la visite des innombrables repères altimétriques érigés en monuments historiques (il faut dire que les Australiens ont un rapport particulier à l’histoire…). Le décors change radicalement, devenu une sorte de steppe aride. Les températures évoluent aussi, avec des journées tièdes, mais des nuits glaciales (elles sont sèches, donc plus supportables qu’au Victoria).

Ça commence à être grandiose!

On visite tout de même Quorn et dormons sur une aire de repos le long de la route, où nous rencontrons enfin un peu de monde, des Australiens du sud en quête de chaleur aussi 😉

Le lendemain, on arrive finalement à Wilpena et faisons une petite randonnée jusqu’à un point d’observation sur une plaine ressemblant à un cratère. On découvre sur le chemin la vie des premiers colons, éleveurs puis agriculteurs, dans cet endroit propice, puisque relativement humide, mais hostile en même temps, car fragile.

La plaine, à la végétation plus exubérante, fut une exploitation agricole durant le XIX et début du XXème siècle. Il s’agit accessoirement d’un site sacré pour les Aborigènes

Sur le retour, nous visitons un canyon peint par les Aborigènes, un ancien village d’éleveurs de mouton en ruine et referons une halte à Quorn pour une lessive.

Sacred Canyon

Quelques traces aborigènes

Un ancien village d’éleveurs

Quorn, entre lessive et café sympa

Ce début d’Outback nous recharge les batteries et nous remet le goût du voyage à la bouche. On se réjouit de poursuivre vers le nord, vers des paysages différents, un peu plus chauds et où commence à percer une vague notion d’histoire autour de la rencontre entre colons et colonisés.

Mont Gambier i Adelaide

Touchant à la fin de la Great Ocean Road, nous visitons la Griffith Island, sur recommandation de Joan, et en faisons le tour, entre plage, phare et dunes de sables immenses.

Griffith Island

On décide ensuite de filer sur le Mont Gambier, une zone volcanique, mais nous arrêtons pour dîner à proximité d’une Petrified Forest. Son nom est un abus puisqu’il n’y a jamais eu de forêt, mais les formations rocheuses y font penser.

La Petrified Forest

S’ensuit une longue route, pour arriver au Little Blue Lake, au sud de Mont Gambier, en fin d’après-midi. Nous dormons au bord du lac.

Le Little Blue Lake

Le lendemain, visite du Mont Schank voisin, un ancien cratère, puis route sur le Mont Gambier pour y admirer le Blue Lake (le même en plus grand) et les jardins enterrés.

Un petit cratère au pied du Mont Schank, lui-même perdu dans les nuages

Le vrai Blue Lake, réservoir d’eau potable pour la ville de Mont Gambier

Les Cave Gardens

Ne trouvant pas vraiment de raison pour rester à Mont Gambier, nous continuons sur Adélaïde. Seconde journée de route donc…

Un artiste a réalisé de grandes peintures murales, dont une sur notre chemin

Une fois à Adélaïde (ce qui est un exploit vu le trafic), nous visitons le musée de South Australia et nous promenons en ville.

Devant le musée de South Australia

L’Outback fut une grande mer intérieur il y a quelques millions d’années

Les quais d’Adélaïde, sûrement plus vivants en été

Probablement un peu fatigué du voyage ou du campervan ou de… bref, on aime pas trop non plus et continuons vers les Flinders Range.

The Great Ocean Road

Nous avons accompli nos 2 premières semaines australiennes et changeons aujourd’hui de véhicule (en gros le même, mais d’une autre compagnie, car ni l’une ni l’autre n’avait de véhicule disponible pour toute la durée de notre séjour). Journée administrative donc, accompagnée de quelques heures de route pour entrer et sortir de Melbourne.

Nous rejoignons la Great Ocean Road, au sud-ouest de Melbourne, et sautons les 3 premières haltes: nice beaches, on a déjà vu et c’est pas la saison. On dort donc dans les hauts de Lorne, au regret de ne pouvoir nous rendre quelques kilomètres plus haut dans un restaurant gastronomique (180$ par pers. plus 120$ pour le vin et réservation bien à l’avance nécessaire).

Nous longeons la côte sur une route assez belle, probablement géniale lorsque, l’été, on peut s’arrêter tous les 10km sur une plage différente. Les villages qui l’occupent sont par contre sans aucun intérêt.

La route surplombée par une architecture assez audacieuse (on aimerait bien visiter, mais bon)

On s’arrête finalement au Maits Rest, une forêt primaire improbable dans le paysage côtier. Les arbres y ont des bases énormes qui furent probablement des abris pour certains habitants précoces de la zone.

Maits Rest

Un abri pour hobbit?

On visite ensuite le phare qui occupe la pointe sud de l’itinéraire, le cap Otway, car cette côte trompeuse présente de grands éperons rocheux à fleur de l’eau où de nombreux navires échouèrent (la côte est aussi connue sous le nom de Shipwreck Coast). Comme le phare original a été remplacé par un beacon (petit phare solaire automatisé), on peut visiter l’ancien jusque dans la lanterne: impressionnant!

Beaucoup de bateau échouèrent après avoir fait le tour de la terre depuis l’Europe, sur le dernier bout

Un phare qui en a donc sauvé plus d’un

On file ensuite sur Port Campbell, sans grand intérêt non plus, mais nous arrêtons en chemin aux 12 Apostles, des formations rocheuses que la mer a façonnées. Il n’y en a jamais eu 12, mais leur nom original, le Porc et la Truie, n’était pas très touristiquement attrayant. Il fut donc changé en 12 apôtres, comme quoi on associe assez vite l’église aux cochons 😉

Oh, les gros cailloux dans la mer…

2 ombres regardent la mer à Port Campbell

On arrive ensuite à Warrnambool, cette fois bien plus à notre goût. Petite ville assez tranquille, mais avec quelques bâtiments intéressants.

Le Town Hall de Warrnambool

Les premiers arrivés

Des tentatives contemporaines

Une certaine qualité tout de même

Le coucher de soleil au bord de l’océan

Après cela, on est de nouveau pris par une certaine lassitude quant à la côte australienne et décidons de filer tout droit vers le Mont Gambier.

Bendigo

Nous arrivons à Bendigo en fin d’après-midi, un peu fatigués par l’intérêt moyen que suscitent les lieux historiques du pays, par la distance qui les sépare et par la solitude de notre mode de voyage (tous les voyageurs australiens sont plus au nord et c’est la saison basse, donc nous sommes en principe seuls quand nous campons le soir).

Bendigo est toutefois une bonne surprise; plus grande que les villages traversés depuis notre départ de Melbourne, la ville offre un vrai caractère urbain, avec des rues tenues entre des édifices et bordées de trottoirs. On fait un petit tour de ville en fin de journée et décidons d’y rester pour la soirée: cinéma, programme détente et sans prétention avec Pirates des Caraïbes 2.

En arrivant en ville

Depuis une plateforme d’observation

Des trottoirs avec des bars et des magasins… 🙂

Le lendemain, petit tour de ville avant la visite de l’ancienne mine d’or qui fit de Bendigo, semble-t-il et pour une courte durée, la ville la plus riche du monde. La visite se passe en deux temps, d’abord en surface avec une présentation de l’histoire de la mine, les vestiaires et ateliers pour les mineurs et toutes la machinerie qui permit de descendre hommes et machines et remonter le précieux métal.

L’extension du musée d’art

Le parc de la ville, survolé par une nuée de chauve-souris

L’ascenseur à vapeur

Nous descendons ensuite dans les galeries kilométriques qui s’étendent sous toute la ville jusqu’à plus de 400m sous terre. On nous y explique les conditions dans lesquels les mineurs travaillaient et on découvre la structure du sous-sol et comment les mineurs s’orientaient pour chercher l’or.

On est équipé pour descendre

Dans les galeries sans fin

Orpaillage libre à la fin de la visite

On est content de cette halte urbaine qui nous sort des parcs naturels et nous permet de faire des activités avec des gens (cinéma, visite de la mine). On fini la journée en se rapprochant de Melbourne, où nous changerons de véhicule le lendemain.