Lac Inle (Nyaung Shwe)

Après avoir traversé le lac Inle en bateau, nous arrivons à Nyaung Shwe, un village au nord du lac où se trouvent les restaurants et hôtels de la région. Nos bagages sont déjà à notre hôtel, ainsi pouvons-nous nous reposer de la longue marche et aller souper avec Will et Emie.

Le lendemain, nous nous levons et réservons un vol pour Kengtung (prononcé Cheng Tong), capitale de l’état Shan, à l’est du Myanmar. La route qui y mène est considérée dangereuse et les étrangers sont interdits de passage (pour les locaux ce n’est pas vraiment recommandable non plus). L’unique accès se fait par avion. Mais on nous a dit que ça en valait vraiment la peine, car le fait d’être moins accessible en fait une ville plus authentique et tranquille et que de là nous pourrons prendre un bus pour traverser la frontière avec la Thaïlande.

Une fois que nous avons nos vols, nous louons des vélos pour faire un tour autour du lac. Nous traversons le pont qui mène à la rive gauche et nous suivons l’unique route qui le longe. Le premier bout de la route est plat et couvert par l’ombrage des arbres. Mais le confort se termine rapidement lorsque nous arrivons à une montée (pas trop marquée, mais nos montures n’ont pas de vitesse) et que les arbres se font rares. Nous nous arrêtons à une colline dominée par un temple, montons les escaliers et profitons de la vue sur le lac.

La vue depuis le temple

Nous y faisons aussi la connaissance d’un Roumain vivant en France qui nous propose de traverser le lac en bateau ensemble, car ça revient moins cher. Nous continuons donc en vélo jusqu’à Kaung Daing, dînons ensemble et louons les services d’un batelier (vélos compris) jusqu’à Maing Thauk. Le paysage du lac est magnifique, avec les jardins flottants, petites maisons sur pilotis et bateau de pêcheurs.

L’embarcadère de Kaung Daing

Les jardins flottants et maisons sur pilotis

Notre pilote et son moteur de camion

Nous arrivons sur l’autre rive par un pont de bois très long, que nous empruntons à pied avec nos vélos. Divers restaurants sont installés le long du pont, mais on y accède seulement par bateau.

Le débarcadère à Maing Thauk, au bout d’un pont de bois

Sur le joli pont de bois

Une fois sur la terre ferme, nous remontons sur nos vélos et nous rendons à une piscine naturelle à proximité. Il fait très chaud et Math et moi nous mettons en maillot de bain, bien disposés à nous baigner! Je me couvre en plus d’un pagne que j’ai pour me baigner, car toutes les femmes locales se baignent habillées. A peine entrée, un gars me fait signe que je suis entrée du côté des hommes et que je dois me rendre de l’autre côté du bassin. Vive l’égalité! Je vais ainsi dans ma partie pour me rafraîchir. Nous ne resterons pas très longtemps, car l’eau est fraîche et nous en avons rapidement assez. Nous nous changeons et reprenons le chemin du retour.

Il y a une plantation de vigne dans le coin et nous allons voir le coucher du soleil au chais, toute en dégustant les crus locaux. Le vin ne fait pas vraiment rêver, mais la vue est très belle. De plus, nous retrouvons Nicole, la femme suisse avec qui nous avions fait le trek Kalaw – Inle et nous passons un bon moment avec elle et ses acolytes de l’hôtel.

Une fois le soleil couché, nous en avons encore pour une heure de lumière. Nous reprenons donc nos vélos et retournons à Nyaung Shwe. Nous faisons le dernier bout de nuit, mais avec la super lampe frontale que l’on a acheté à Kalaw, nous n’avons aucun soucis 😛 Nous prenons congé du Roumain et rentrons à l’hôtel.

Une école privée en construction, avec toiture en bambou et façade strumpf…

Nous avons encore un jour avant de prendre l’avion, ainsi profitons-nous de planifier un peu (pas trop!) les prochains jours de notre voyage.

Finalement, nous prenons un taxi pour l’aéroport de Heho (prononcé Hiho) pour nous envoler jusqu’à Kengtung. A l’aéroport, nous avons la chance de voir 3 personnes de la tribu Akha vêtues des habits traditionnels. Les pauvres n’arrêtent pas d’être sollicitées par des touristes pour en faire des photos.

De Kalaw au lac Inle

Nous prenons le bus tôt le matin depuis Bagan et arrivons vers 15h30 à Kalaw. Une fois nos affaires posées à l’hôtel, j’appelle Yan, le best guide de Dimitri et Nasta en 2015. Nous le rencontrons vers 16h et effectivement, il est super sympa, avenant et enthousiaste. Nous nous présentons, parlons de son aventure de 2015 et apprenons que, depuis, il travaille toujours comme guide free-lance, mais aussi avec une agence. Il a déjà un groupe de 3 personnes prévu avec l’agence le lendemain, pour 3 jours de trek.

On décide de partir avec lui et le groupe annoncé, malgré le fait que l’agence soit 50% plus chère que toutes ses concurrentes (semble-t-il parce que le chemin est différent et la nourriture cuisinée par un vrai chef). On achète encore une lampe frontale (le top de la merdouille made in China), qui nous avait cruellement manqué à Hsipaw, et préparons nos affaires pour le lendemain.

Départ donc de bonne heure avec 2 Autrichiens et une Suissesse (Will et Emie tentent la concurrence moins chère), à travers les collines qui entourent Kalaw. Yan est toujours aussi sympa et on discute tranquillement en marchant, nous expliquant les différentes cultures rencontrées au fil du chemin.

Les rizières avec de l’ail, des oignons, des choux, etc. (saison sèche)

Après une halte près d’un barrage construit par les Anglais, on suit les rivages de plusieurs retenues d’eau, dans la forêt.

Les rivages sont parfois humides…

A midi, on s’arrête sur le sommet de la première colline et mangeons une soupe de nouilles assez bonne. Une fois repus, nous découvrons comment ils cuisent le curcuma avant de le sécher, car il se vend plus cher en poudre que frais.

Le four à curcuma

Nous redescendons ensuite quelque peu et longeons la ligne de chemin de fer, ou plus concrètement, marchons dessus. Nous passons 2 jolis tunnels du début du XXème puis, après une pause à la gare où nous goûtons divers gâteaux, reprenons de la hauteur pour rejoindre le village où nous passerons la nuit.

Le tunnel ferroviaire, peu usité heureusement (un léger quelque chose de Bip-Bip & Coyote)

Nous sommes accueillis dans une famille qui a construit une maison exprès pour nous. Le village semble d’ailleurs dédié à l’hébergement de touristes. Après souper, je discute avec Yan de l’impact du tourisme au Myanmar et il m’explique les progrès réjouissants du nouveau gouvernement en matière d’éducation notamment, tout en goûtant au cigare local…

Yan et le petit de la famille, qui s’intéresse déjà à la moto

Le lendemain, nous traversons des paysages plus arides, à travers champs, et la chaleur est au rendez-vous. Nous visitons une famille où la mamie-tisserande confectionne des sacs dans une position ahurissante.

Une tisserande bien âgée

Le repas de midi est cette fois similaire à celui que nous avions eu à Hsipaw, assis à même le sol autour d’une table.

Quelques explications potagères le long du chemin…

Le soir, nous sommes accueillis à nouveau dans une famille, et constatons qu’en fait ce ne sont pas eux qui cuisinent pour nous, mais qu’un cuisinier de l’agence nous suit en moto (le fameux chef, pas si fameux d’ailleurs…).

Le dernier jour, nous descendons gentiment pour rejoindre les rives du lac Inle. La terre y est incroyablement rouge.

La descente au lac Inle

Une fois en bas, nous dînons et rejoignons l’embarcadère, car le dernier bout se fait en bateau. Nous prenons aussi congé de Yan, car il repart pour Kalaw avec notre cuisinier. Petit moment d’adieu mitigé entre l’extraordinaire guide que nous avons eu et les paysages magnifiques d’un côté, et un petit regret quant à la cuisine, l’authenticité inexistante de la région et le prix surfait de l’agence de l’autre.

L’adieu d’un chouette groupe

Finalement nous quittons la rive et traversons d’abord les jardins flottants (ou champs flottants plutôt), une immense étendue de cultures sur le lac, puis le lac lui-même jusqu’à Nyuangshwe.

Les canaux au milieu des jardins flottants

Les pêcheurs du lac, à la pagaie habile

Hsipaw

Nous prenons le bus à 14 heures en direction de l’est. Nous prenons gentiment de l’altitude le long d’une route assez belle, séparée en 2 selon la direction du trafic et plantée de part et d’autre. Une fois passé Pyin Oo Lwin, nous suivons une route plus escarpée et passons 2 heures pour traverser perpendiculairement une vallée sur une route sortie du Salaire de la peur, car d’immenses camions transportant charbon ou pierre tentent de prendre les épingles à cheveux (et ils y parviennent)!

Nous arrivons en début de soirée et prenons nos quartiers dans une guesthouse, offrant à la fois hébergement et guides pour le trek, avec 2 Français rencontrés dans le bus. Nous réservons un guide pour le lendemain matin, pour 2 jours de randonnée.

De bon matin, nous partons avec Win (notre guide), Emie et Will (nos 2 Français du bus) et Michael (un Britannique). Nous arpentons les montagnes alentours à travers champs, forêts ou plantations de thé. Nous nous arrêtons toutes les 1h30 chez des locaux, dont nous ne savons s’ils nous attendent ou pas, avec lesquels nous partageons le thé, quelques spécialités locales ou le Rice whisky (sake maison qui remonte les chaussettes). Win nous indique à chaque fois les mots à utiliser, car chaque ethnie parle sa langue.

Le travail au champs

Le tracteur birman

A midi, nous sommes reçus comme des rois par une famille de villageois. Un repas excellent, si ce n’est que nous découvrons la coutume nationale selon laquelle l’hôte ne mange jamais avec son invité, mais seulement après lui.

Petite hésitation entre mes mains et la caméra de Neus…

Le repas de midi

Le soir, après une belle montée, nous arrivons au « sommet » dans un petit village où nous serons logés et nourris par une famille. Nous profitons du coucher du soleil sur leur « terrasse », alors que notre hôte nous sert du thé et viens coller sa face sur ma joue et renifle ma barbe. Il en fera de même avec Will. Il est drôle, très accueillant et peut-être aussi un peu bourré…

La terrasse à notre arrivée, avec encore quelques rougeurs de l’effort

Notre hôte et Neus à la lueur du feu

Nous dormons dans un dortoir très bien aménagé (moustiquaires, sorte de paravents qu’ils placent de sorte à donner un peu d’intimité à leurs invités) qu’ils ont construit sur pilotis. Du coup, lorsqu’on bouge ou se lève pour aller aux toilettes, ça tangue un peu…

Le lendemain matin, départ pour le retour dans la vallée. Cette fois-ci le chemin passe uniquement à travers les champs de maïs (déjà récoltés et taillés) et aucune forme d’ombre ne nous abrite de l’insolation…

Une petite pause rafraîchissante

Une pause chez des habitants au retour (il fait un peu sec et tiède)

Après presque 5 heures de marche, nous sommes récompensés par une petite plantation de bananiers et une cascade qui forme une douche naturelle.

C’est rafraîchissant!

Nous dînons finalement vers 15 heures et finissons le trajet en tuk-tuk. De retour à l’hôtel, nous réservons in-extremis un billet pour le bus de nuit à destination de Bagan, trajet que nous partagerons avec Will et Emie, avec qui on s’est bien entendu*. On nous prévient toutefois: c’est un bus local, et il y a beaucoup de plaintes de touristes l’ayant pris… Mais on verra bien!

*voir leur blog ici.

Hpa-an

Bien reposés après le rocher d’or, nous allons acheter notre billet de bus pour Hpa-an, une petite ville au milieu des montagnes karstiques et des rizières. Billets en poche, on demande le quel des 2 bus devant la petite échoppe nous devons prendre. On sent le regard de la vendeuse glisser par-dessus les 2 bus pour s’arrêter sur… un petit véhicule genre fourgonnette avec deux banquettes à l’arrière. On se dit qu’à ce prix-là, on aurait mériter l’un des grands bus, mais bon, on a surtout envie d’aller à Hpa-an.

On embarque donc, puis, quand on est plein, on nous demande de nous serrer pour rajouter 3 personnes… Il n’y a que des locaux et on commence à trouver ça vraiment marrant! Après une demi-heure de route, on s’arrête dans un village ou l’on nous demande de descendre avec nos bagages pour rembarquer à bord d’un véhicule similaire, le tout sous l’indication « no money, no money, ok », car ils s’arrangent entre eux pour payer la suite du voyage. On répétera l’opération une fois et arrivons finalement à Hpa-an vers 14h.

On tente l’hôtel recommandé par notre guide, complet, puis celui le plus proche, qui s’avère très bien (simple, mais bon marché). On sort manger, rentrons nous doucher et rencontrons un Français avec qui nous parlons bien une heure des bons plans du coin et de la Thaïlande qu’il visitera ensuite. Nous ne ressortons finalement que pour visiter la pagode de la ville au bord du fleuve au coucher du soleil et pour un petit tour du marché de nuit.

Les bateaux amènent les marchandises au marché en fin d’après-midi

Le lendemain, nous louons un scooter pour visiter les grottes de la région, dont certaines sont impressionnantes! Elles sont remplies de bouddhas, de stupas et autres constructions religieuses, mais elles sont aussi pour la plupart carrelées… ce sont donc de grandes salles de bain rituelles sous d’immenses voûtes de roche décorées de milliers de micro bouddhas.

Grotte sacrée de Ya Thae Pyan

Nous visitons également un monastère au milieu d’un lac asséché, juchée sur un rocher à la statique improbable.

Le monastère de Kyauk Kalap dans ce qu’il reste du lac

Après le repas de midi, on rentre à l’hôtel pour éviter les heures les plus chaudes et pour prendre nos maillots de bain, puis visite des grottes de Kaw Ka Thawng, escalade de l’éperon rocheux qui les surplombe et petite baignade dans une « piscine » locale où les ados s’ébrouent. Notre présence a tout de même un certain succès…

Au sommet de l’éperon rocheux, Kaw Ka Thawng

En fin de journée, dernière grotte, la plus grande, au milieu des rizières durant le coucher du soleil.

Coucher de soleil sur les rizières, Saddan

Le retour en scooter de nuit est par contre un peu plus scabreux, car les lunettes de soleil, nécessaires pour ne pas se prendre les insectes à 60km/h dans la rétine, sont bien sombres… Mais nous arrivons vivants!

Le lendemain matin, Neus souffre d’une légère indigestion car le curry est bien épicé et nous renonçons à gravir le mont Hpan Pu voisin avant de prendre un bateau pour Mawlamyine.

Kyaiktiyo

On se lève le matin avec l’idée en tête de quitter Yangon, un peu trop harassante. Une Finlandaise avec qui nous papotons au petit-déj’, nous indique que, pour prendre le train, il faut prendre son billet dans un bâtiment peu probable sur la route principale à peu près au niveau de notre hôtel. Nous nous y rendons et, l’air probablement un peu perdus, un habitant nous demande si nous cherchons à prendre un train: nous lui répondons que oui et il nous indique de le suivre. Après 10 minutes de marche en revenant sur nos pas, on arrive… à l’échoppe de son pote pour acheter des billets de bus. On tente de lui dire que nous n’en voulons pas, mais le bus est tellement plus rapide, et confortable, et ponctuel, et … on met bien 10 minutes à lui dire que non, nous ne prendrons pas son bus!

Retour donc à notre point de départ et, en face de l’endroit où nous avions rencontré notre « guide », entre 2 tôles ondulées cachant des étales de marché, on distingue dans l’ombre des guichets peu invitants. Et pourtant l’un d’eux, sur la vingtaine, est ouvert. Résultat des courses, le train du matin part à 7:15 et celui du soir à 21:00, et nous vivons les 9:00 environ… On décide donc de s’en remettre à notre hôtel et d’y acheter un billet de bus qui part à 12:00.

On arrive vers 15:30 à Kinpun, le village de base au pied de la montagne au rocher d’or. On pose nos affaires à l’hôtel et décidons de prendre le jour même un pick-up (plutôt un camion couvert) dans lequel embarquent 40 personnes pour l’ascension des 11km qui nous séparent du sommet. C’est un peu les montagnes russes sur la route, mais nous arrivons en 45 minutes.

La montée en pick-up de Kinpun à Kyaiktiyo

Lieu de pèlerinage pour tout bon Birman et étant un samedi, le site est bondé de locaux qui peuvent dormir sur place. Nous visitons ce site majestueux en bonne compagnie donc et le poster du National Geographic qui a trôner dans ma chambre d’adolescent paraît bien loin… Mais le rocher d’or avec les montagnes verdoyantes en toile de fond est magnifique!

Kyaiktiyo, le rocher d’or

On soupe sur place d’excellentes nouilles sautées, redescendons vers 18:00 avec le dernier pick-up et pensons que nous pouvons déjà partir le lendemain pour la suite.